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Courir; Bouée, moteur, bouclier, fierté.


Un beau réveil lumineux ce matin, une belle luminosité polaire qui me donne le goût de sauter rapidement hors du lit. J’adore le soleil en hiver, la pureté de cette lumière m’impressionne, le reflet dans la neige et ses tonnes de diamants qu’il crée. Même le bleu du ciel est plus profond, plus intense, j'ai toujours de la difficulté à le qualifier, c’est comme si Prismacolor ajoutait une teinte spéciale les jours de grand froid. C’est comme une loi non écrite dans ma vie de joggeuse heureuse : jamais un jour de grand soleil, peu importe le mercure, je ne me priverai de mon plus grand plaisir solitaire : la course à pied.

La polyarthrite rhumatoïde intensifiée par l’humidité, qui caractérise trop souvent notre hiver Québécois, me pousse à redoubler d’ardeur dans mes étirements matinaux. La douleur est plus grande dans ce moment-là, mais même inactive elle est présente et à cela s'ajoute mon humeur massacrante. Cependant je connais la recette magique et je sais d’ores et déjà comment transformer cette douleur en bonheur : Lacer mes runnings shoes et ouvrir la porte.

Je regarde le thermomètre et j’ai comme un ti-frisson d’Amour en apercevant un beau -16 degrés. Les palpitations arrivent rapidement dès les préliminaires : me crémer le visage, réchauffer mes gourdes et préparer mon ti-kit de Super Héros. Je mets mon manteau de la détermination, porte ma tuque de la persévérance, couvre mes " happy feet " d'endurance et lace mes chaussures magiques. Tout est question de perception. J'ai longtemps eu sur mon mur de motivation, cette merveilleuse citation: c'est votre attitude qui décide de votre altitude, j'adore.

Je suis profondément amoureuse des sorties sibériennes et de ses Cric Crac Croc qui me donnent la cadence.

Quand on ouvrant la porte, les deux narines me collent ensemble, je pousse instantanément un cri de joie. Après quelques foulées je suis déjà dans mon petit monde de bonheur, habitée par une fougue plus vigoureuse que les jours d'automne. C’est plus difficile, c’est certain, mais ô combien plus gratifiant. En fait c’est comme avec notre voiture, l’hiver c’est beaucoup plus long faire Québec-Montréal, en runnings shoes ça nous prend aussi plus de temps faire notre parcours. Quand on a compris ça, bonsoir le stress de courir l’hiver. Le but premier n’est-il pas de se rendre à bon port ,que l’on fasse ça d’une traite ou avec des pit-stops.

C’est comme une surprise un jogging d’hiver, on peut être obligé de modifier son parcours, on part quand on part puis on arrive quand on arrive. C’est ça courir libre et la liberté ça rend léger et heureux . Je me fais un devoir de saluer tous les gens que je rencontre, (marcheur, pelleteur, joggeur) un beau sourire, un signe de tête et, souvent même, un" bonne journée" c’est comme distribuer des petits bonheurs.

Courir par grand froid me donne une impression d’invincibilité plus fort que l’été. Quand c’est difficile on est encore plus fier de l’avoir fait. Cette force et cette confiance qui nous habitent au retour d’une sortie plus exigeante doit nous servir de carburant les jours de doute: professionnel, personnel ou sportif. Ma plus grande force je crois, est d’avoir réussi, au fil des années, à accroître ma capacité à maintenir le cap même dans des conditions difficiles.Jamais je n'ai cessé de croire en moi .Je suis ce que je suis dans ma vie grâce à la course et j'apprends de plus en plus à vivre comme je cours. La course fait assurément de moi une meilleure personne. Courir a longtemps été ma bouée, c’est devenu mon moteur et plus que jamais, c’est mon bouclier, c’est ma fierté.

En fait, je crois que ma gratitude est plus grande, ou simplement je me sens plus forte lorsque je cours à des températures glaciales. Je suis privilégiée de pouvoir encore défier le fameux pronostic, n'est-ce pas là une grande source de motivation? Ai-je l’impression d’accomplir quelque chose de plus grand, je ne crois pas. Mais j’ai l’impression d’être plus que jamais en contrôle, il y’a tellement moins de débats intérieurs depuis que j’ai compris, que lorsque le corps et la tête font équipe c’est une formule gagnante à 10 degrés comme à - 30. Depuis que je suis douce envers moi-même, que je cours en parfait équilibre entre me dépasser et me respecter, la déception d’attentes non réalisées fait place à une immense fierté de simplement ME réaliser. Chacune des saisons, oui, mais l'hiver plus que tout je cours pour me faire plaisir, je cours pour me sentir vivre, je cours simplement pour courir et ça s'appelle COURIR AU PACE DU BONHEUR.

Noël arrive, faites-vous plaisir. Offrez-vous la LIBERTÉ de ne plus compter l’espace de quelques sorties et que votre indice de satisfaction lors de vos courses se mesure en indice de bonheur simplement.

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